« La littérature est là pour donner un supplément de jouissance, non de décence. » Roland Barthes, préface de Tricks.
Ce que Renaud Camus appelle Tricks, c’est ce que l’on appellerait aujourd’hui « Plan Cul ».
Il nous livre sur 500 pages une exploration sociologique du sexe gay dans les années 80, à une époque où Internet n’avait pas pris le dessus sur la drague en boîte. C’est dans les clubs gays donc que Renaud Camus chasse ses proies consentantes d’une nuit, ces beaux moustachus symboles d’une virilité toute eighties qui le temps d’une nuit lui donneront un petit surplus d’identité. Les descriptions sont crues et précises, presque cliniques, les conversations retranscrites dans leur banalité ce qui donne au livre de Renaud Camus une portée presque universelle de part la répétition sans fin des scènes de baises. On se sent voyeur un peu, on a mal aux yeux souvent car Renaud Camus montre tout, ne cache rien de la vacuité des relations dans le milieu gay, même pas l’attention et parfois la tendresse, ce seul amour éphémère auquel, en temps qu’homo, il semble avoir droit.
Tricks ou le récit anthropologique de la recherche du plaisir et du bonheur dans cette étrange tribu débauchée. Des récits particulièrement excitants et trashes, et une réflexion universelle sur la pratique du sexe hard et multi-partenaires.
Wilfried
Camus, Dustan. C’est peut-être parce qu’il y a eu Renaud Camus qu’il y a eu Guillaume Dustan… Sinon, au rayon, écrivains gays « sulfureux » (Et qui savent écrire), il y a Tony Duvert (Récemment décédé), Dennis Cooper (Prix Sade 2007 pour « Salopes »).
Comme le dit Roland Barthes dans la préface, l’intérêt de « Tricks » réside dans ce ballet auxquels se livrent les amants avant de passer à l’acte. La chasse, la rencontre, les gestes/rituels.
Pour le Parisien que je suis, « Tricks » est fascinant. Il me raconte le Paris pédé que je n’ai pas connu : les boîtes comme le Sept, le Manhattan, le Bronx… Certains jardins publics (Aujourd’hui désertés).
« Tricks » c’était avant les années SIDA.
Mais,
« Tricks » reste d’actualité. Cette *(Je cite) tribu débauchée* existe encore. Paris, capitale des backrooms ?
W., cherche un trick pour ce soir ;).
zazavonk
Paris, Lyon, Londres, Bruxelles…
la tribu débauchée a laquelle j’appartiens à les même codes de partout
d’ou la portée universelle du livre de Camus