Kadabideur, tel est le nom que choisi le protagoniste pour démarrer sa nouvelle existence. Il subit sa vie, se laisse porter, il a pourtant tout pour réussir socialement, mais cela ne lui suffit pas, on sent sa vie au bord du précipice, prêt à tomber dans le vide, il lui suffit d’un rendez-vous pour une « soirée spéciale » que lui adresse un ami pour basculer.Son entrée dans le milieu du sado masochisme hard va l’entrainer jusqu’au bout d’une expérience de soumission intense jusqu’à l’abandon du peu de personnalité qui lui restait, souillé, utilisé comme objet sexuel d’un groupe contrôlé par une domina intrigante.
La suite du roman n’aurait pu être qu’une succession de scènes de soumission ultra détaillée et s’enfoncer dans le porno pur et simple, cependant Richard Morgiève réussi à transformer le récit de l’expérience de Kadabideur en une ode à la liberté. En effet l’expérience que va vivre le protagoniste va l’emmener aux portes de la folie et du plus bas il réussira à reprendre le contrôle de sa vie et à s’épanouir socialement, reprendre confiance en lui et s’imposer comme un homme qui domine toute situation.
D’un point de vue stylistique, on peut qualifier l’écriture de Morgiève de déconstruite. Le rythme suit non pas les règles habituelles de la grammaire mais donne l’impression de suivre le mouvement de la respiration ou le battement du cœur, donnant une dimension organique au roman. Le fond et la forme se confondent au service du récit d’une tranche de vie, morcelée, au bord de la schizophrénie Kadabideur apprendra à apprivoiser sa liberté en se soumettant à des fantasmes dont il n’avait même pas conscience.
Sex Vox Dominam de Richard Morgiève aux éditions Calmann-Levy
Richard Morgiève, éléments biographique et bibliographiques :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Morgieve