Réalisé par Oriol Colomar, Mia est un court-métrage SM sous forme de documentaire autobiographique. Dans ce sublime film, la protagoniste livre sa première et unique expérience SM avec son maitre Amo.
Relation SM et d’amour passionnel
Aya aka Mia explique comment s’est installée son histoire avec Amo. Une relation d’amour mais ausi de domination/soumission. Elle se livre sans tabou sur son couple que peu de gens peuvent comprendre. N’ayant eux-mêmes pas vécu ce type de liaison, ils ne peuvent en saisir toute la profondeur. Ils restent alors bloqués sur leurs croyances.
Ce qui m’excite le plus c’est le sentiment de lui appartenir. J’aime quand il m’étrangle, quand il me frappe, me crache dessus, quand il m’insulte, quand il fait de moi ce qu’il veut, être sa propriété.
Elle s’interroge sur ses envies et ses plaisirs et ce qu’ils éveillent en elle. Grâce à cette union dominant/dominé, ce jeune couple a trouvé un équilibre affectif. Bien plus qu’un simple jeu sexuel pour pimenter leur vie amoureuse, cette relation SM permet à Mia de se sentir elle-même, libre, comprise et surtout respectée. Ce qui pourrait surprendre les plus psychorigides qui associent fatalement certaines pratiques SM à des actes avilissants.
Sa propre violence me fait me sentir en sécurité.
Mia évoque également le lien intellectuel qui l’unit à son amant et surtout la confiance qui règne entre eux. Amo et Mia ont instauré des règles de contrôle et de punitions qui maintiennent une harmonie dans leur couple. Cette relation est basée sur le respect leur assurant ainsi un total abandon de soi et à l’autre.
SM et psychologie
Au-delà de l’aspect érotique SM, il y a surtout une approche psychologique.
Se remémorant son passé, Aya s’interroge sur les difficultés qu’elle a vécues plus jeune. Elle analyse ainsi comment ces évènements ont fini par construire sa sexualité.
Je sais que pour beaucoup Mia est un signe d’oppression, mais pour moi c’est le début de la liberté. Toute ma vie j’ai culpabilisé de ne pas rentrer dans les normes de la société. J’ai l’impression que beaucoup font semblant. Moi j’ai construis quelque chose où je peux être moi-même et le partager avec quelqu’un… Je ne sais pas pourquoi nous essayons d’être tous pareils.
Aya a créé Mia pour exorciser une partie d’elle-même. En effet elle a vécu un terrible abus sexuel durant sa petite enfance. Ce traumatisme a changé le cours de sa vie. Mais si certaines victimes de viol rejettent tout ce qui a attrait à la sexualité, Aya a préféré embrasser cette partie d’elle.
Un court métrage SM sensuel et cru
Ce court métrage SM nous laisse pénétrer l’intimité du couple tout en subtilité. À aucun moment, on se sent voyeurs mais plutôt témoins. Nous avons la sensation que Mia nous autorise à entrapercevoir sa relation avec Amo afin de mieux saisir toute la puissance de leur histoire.
Certains plans sont originaux et renforcent le côté intime, notamment les vues à travers les miroirs ou la vitre d’une porte. Les images sont belles et crues mais sans être gynécologiques. Ce qui a pour effet de renforcer l’aspect confession du film.
Pour conclure Mia est un sublime court métrage sur une relation SM passionnelle. Mia n’a pas pour objectif d’aborder toutes les pratiques BDSM mais plutôt de présenter une expérience personnelle : celle de Mia et Amo. Ce court métrage SM n’a aucune visée érogène. Bien que l’érotisme de certaines scènes il faut l’admettre éveille bien des sensations picotantes… Oriol Colomar réussit avec talent à nous dévoiler 10 minutes d’une belle histoire d’amour.
Le film Mia est disponible sur Patreon.