Si pour vous 50 nuances de gris fait partie des meilleurs films BDSM à regarder, cette liste n’est pas faite pour vous !
Voici un large éventail de films, chacun bien distinct des uns des autres, qui nous montrent certaines facettes du BDSM. À travers différentes approches artistiques, toutes ces splendides œuvres cinématographiques, certaines plus connues que d’autres, nous montrent la complexité qui existe dans les rapports BDSM. En plus de vous plonger dans le SM, cette liste des meilleurs films BDSM vous fera aussi voyager : Angleterre, France, Finlande, Belgique, Mexique, Australie, Hongrie, Allemagne, etc.
Preaching to the perverted (Stuart Urban)
Un des meilleurs films BDSM à découvrir si vous ne l’avez pas encore vu est Preaching to the perverted. Sortie en 1997, cette comédie dramatique britannique réalisée par Stuart Urban nous plonge directement dans le milieu BDSM anglais des années 1990.
En pleine croisade morale Henry Harding, ministre britannique engage Peter Emercy (Christien Anholt), un jeune informaticien. Il lui confie alors pour mission de s’infiltrer dans la scène BDSM londonienne. En effet Harding veut démonter un club appelé House of Thwax et dirigé par Maîtresse Tanya Cheex (Guinevere Turner). Mais il n’avait pas prévu que le jeune Peter tombe amoureux de la dominatrice.
Comme le dit justement Lady Bellatrix dans son interview, ce film a été fait avec des fétichistes pour des fétichistes. Effectivement certaines scènes ont été tournées avec des performeurs bien connus que l’on pouvait régulièrement croiser aux Torture Garden. Tels que Lucifire, Miss Kim Rub, Tutu, etc. De plus le film dépeint le milieu BDSM de manière drôle et réaliste le tout sur une bande son originale, digne des meilleurs clubs electro londoniens.
Dogs don’t wear pants (J-P Valkeapää)
Réalisé par J-P Valkeapää, Dogs don’t wear pants est un film de comédie noire finlandais sorti en 2019 et raconte comment un homme reprend goût à la vie grâce à l’asphyxie érotique.
Quelques années après le décès de son épouse, Juha (Pekka Strang) n’arrive toujours pas à surmonter son deuil. Alors qu’il accompagne sa fille dans un salon de piercing, il fait la rencontre de Mona (Krista Kosonen), dominatrice professionnelle. Cette dernière parvient à réveiller des souvenirs enfouis en lui. Obsédé par cette rencontre, Juha retourne régulièrement voir Mona pour revivre cette expérience et se sentir à nouveau vivant.
Véritable joyau cinématographique, Dogs don’t wear pants fait partie des meilleurs films BDSM à découvrir à tout prix ! Car c’est un film d’une profondeur et d’une intelligence rares. Il est puissant et sombre mais non dénué d’humour. Et si Dogs don’t wear pants aborde le BDSM ce n’est pas pour traiter de sexualité, ni pour raconter une énième histoire d’amour. En effet le message est bien plus intime. Car il nous explique comment un homme rongé par le chagrin essaie de dépasser la perte de son amour à travers une relation complexe basée sur une confiance totale.
N’hésitez pas à découvrir notre critique complète sur ce film.
La Secrétaire
Parmi les meilleurs films BDSM à connaitre, il y a La Secrétaire. Sorti en 2002 et réalisé par l’américain Steven Shainberg, ce film est très vite devenu un grand classique dans le milieu BDSM.
Lee Holloway, interprétée par Maggie Gyllenhaal, est une jeune femme timide et maladroite. Elle souffre de gros problèmes émotionnels et sort d’une longue thérapie dans un hôpital psychiatrique. Toutefois, elle trouve un poste de secrétaire auprès de M. Grey joué par James Spader, un avocat sévère et intransigeant. Très attirée par son patron, Lee va alors développer une relation sadomaso avec lui.
Voici un film remarquable ! Les acteurs jouent divinement bien et nous offrent plusieurs scènes iconiques. Le côté candide de Lee Holloway est à la fois drôle et sexy. Et quant à M. Grey, derrière son apparence autoritaire, on devine clairement qu’il est terrifié par Lee, son jusqu’au-boutisme, les sentiments qu’elle éprouve pour lui, son dévouement total. Et surtout M. Grey a peur de lui-même, effrayé à l’idée de découvrir jusqu’où ses propres sentiments peuvent le mener.
Domination (Erik Lamens)
Domination (titre original SM Rechter) est un film dramatique du réalisateur belge Erik Lamens. Il retrace l’histoire vraie d’un juge qui plonge dans le SM pour combler sa femme.
Lorsque le mariage de Koen (Gene Bervoets) avec Magda (Veerle Dobbelaere) menace de s’effondrer, il décide par amour de tester ses propres limites pour satisfaire les envies masochistes de sa femme. Ensemble ils vont alors découvrir le sadomasochisme. Mais leur recherche de plaisirs de plus en plus extrêmes va mettre en péril sa position de juge ainsi que son foyer.
Domination dresse un magnifique portrait d’un couple qui grâce au SM non seulement retrouve une sexualité épanouie mais surtout renforce ses liens. Sans jeu de mots pourri ! Et c’est d’ailleurs cette force gagnée qui va leur permettre de traverser le scandale touchant leur foyer. De plus, les acteurs jouent superbement bien. Notamment l’actrice Veerle Dobbelaere offre une belle performance dans les scènes SM qui sont assez réalistes. D’ailleurs le club où le couple fait ses premiers pas ressemble à bon nombre de lieux SM avec ses caves voutées, sa lumière tamisée, les candélabres, etc. Et en parallèle à cette belle histoire d’amour, il y a aussi la mise en exergue de la bien pensance de notre société, son intolérance, son manque de curiosité intellectuelle et sa lâcheté…
Pour info, le film est disponible sur Amazon Prime.
My mistress (Stephen Lance)
Sorti en 2014 et réalisé par l’australien Stephen Lance, My mistress relate l’histoire d’amour entre un adolescent et une dominatrice française.
Charlie (Harrison Gilbertson) est un jeune homme de 16 ans qui traverse une période dramatique de sa vie. En revenant du parc où il passe ses journées à fumer et à boire, il découvre son père pendu dans le garage. Puis quelques jours après, lors des funérailles, il trouve sa mère en train d’embrasser le meilleur ami de son père. Mais une rencontre va lui permettre d’oublier tous ses soucis. Maggie (Emmanuelle Béart), maîtresse SM française, emménage dans le quartier et l’embauche pour s’occuper de son jardin. C’est ainsi que Charlie tombe amoureux d’elle. Et malgré elle, Maggie aussi.
Le film possède quelques défauts : un montage brusque, une Emmanuelle Béart pas toujours à l’aise dans son rôle de dominatrice, une histoire un peu simpliste. Malgré tout, il fallait ajouter My mistress à notre liste des meilleurs films BDSM. Notamment pour son esthétisme soigné et sa garde-robe qui ravira tous les fétichistes du latex et amoureux des talons hauts.
Découvrez notre critique complète de My Mistress
La pianiste (Michael Haneke)
Réalisé par Michael Haneke, La pianiste est un film dramatique franco-autrichien et raconte la vie d’une femme attirée par l’automutilation.
Professeur de piano, Erika Kohit (Isabelle Huppert) est une femme sévère, secrète et très intimidante. Elle entretient une relation toxique avec sa mère despotique (Annie Girardot). Et derrière sa façade froide, Erika est émotionnellement torturée. Elle réprouve depuis des années ses envies et désirs masochistes, ce qui la ronge de l’intérieur. Mais un jour elle tombe amoureuse d’un de ses étudiants, Walter (Benoît Magimel)…
Basé sur le roman d’Elfriede Jelinek, La pianiste est un film bouleversant sur le plan psychologique. Isabelle Huppert livre une performance remarquable. Par moment j’ai eu la sensation que le réalisateur ne maîtrisait pas tout à fait le sujet du SM. Cependant La pianiste est un chef d’œuvre du cinéma qui nous laisse aussi meurtri que Erika, et surtout nous montre que le masochisme, la soumission et la domination ne servent pas à satisfaire un simple besoin sexuel. En effet ils permettent aussi à extérioriser et guérir une souffrance intérieure.
La pianiste est disponible sur Amazon Prime et Netflix.
The Duke of Burgundy (Peter Strickland)
Réalisé par Peter Strickland, The Duke of Burgundy est un film dramatique sorti en 2014 avec un casting 100% féminin.
Cynthia et Evelyn s’aiment. Tous les jours, le couple pratique le même rituel. Evelyn rejoint Cynthia chez elle, et enchaîne plusieurs tâches ménagères tandis que Cynthia étudie les papillons. La journée se termine systématiquement par la punition d’Evelyn. Mais Cynthia aimerait une relation plus « normale » alors qu’Evelyn désire aller davantage plus loin dans ses fantasmes masochistes.
The Duke of Burgundy est un film délicieux à regarder. Techniquement parfait, il possède une esthétique délicate et travaillée, ainsi qu’une bande son poétique. De plus l’histoire sur la domination et la dépendance affective nous montre de manière intelligente, avec beaucoup de sensualité et d’érotisme la complexité des rapports dominante/dominée entre les deux protagonistes.
Verfolgt (Angelina Maccarone)
Sorti en 2007, Verfolgt est un film dramatique de la réalisatrice allemande Angelina Maccarone, sur une relation entre un jeune homme soumis à une femme bien plus âgée que lui.
Elsa mène une vie au premier abord parfaite auprès de son mari jusqu’à sa rencontre avec Jan, un jeune délinquant. En tant que son agent de probation Elsa doit aider Jan à se réinsérer socialement. Mais ce jeune homme à l’air morose qui n’a pas encore 17 ans cherche constamment la douleur physique. Aussi dès le premier regard avec Elsa, Jan est déterminé à lier une relation sadomasochiste avec elle.
Verfolgt est un film sobre, en noir et blanc ce qui lui donne une atmosphère à la fois poétique et brute. Et malgré l’austérité du film, Verfolgt dessine un portrait tendre de cette relation SM, qui se concentre essentiellement sur l’aspect émotionnel plutôt que les rapports physiques.
Maîtresse (Barbet Schroeder)
Sorti en 1975, Maîtresse est un film français de Barbet Schroeder dans lequel le célèbre Gérard Depardieu tombe éperdument amoureux d’une maîtresse SM.
Olivier (Gérard Depardieu) est un jeune escroc. Lui et son ami vendent des livres en faisant du porte-à-porte. C’est alors qu’ils font la rencontre de Ariane (Bulle Ogier), qui leur demande de l’aider à régler ses problèmes de plomberie. En réparant la tuyauterie, ils apprennent que la voisine d’en-dessous est absente. Les deux voyous reviennent donc la nuit pour cambrioler l’appartement du dessous. Mais ils découvrent que c’est en réalité le donjon SM d’Ariane qui est dominatrice professionnelle. Cette dernière demande à Olivier de l’assister lors d’une séance SM. C’est ainsi qu’une romance démarre entre eux deux.
Autre temps, autres mœurs. Mais malgré les années qui nous séparent de ce film, Maîtresse est magnifique et reste un des meilleurs films BDSM à découvrir. Les scènes de domination sont belles, tournées avec de véritables soumis. Ces derniers n’étaient visiblement pas au courant qu’ils devaient jouer dans un film avant d’arriver devant le fait accompli. Une scène m’a particulièrement marquée, celle de la fessée avec Gérard Depardieu. On sent au début une certaine timidité qui très vite laisse place à un lâcher prise total et à des claques d’une telle intensité… Je ne serais pas étonnée si les fesses de cette pauvre dame s’en souviennent encore aujourd’hui.
Año bisiesto (Michael Rowe)
Sorti en 2010, Año bisiesto (année bissextile en français) est un film de Michael Rowe, réalisateur australo-mexicain et raconte la vie sexuelle d’une jeune fille très solitaire.
Originaire du sud du Mexique, Laura décide de partir vivre à Mexico pour fuir son passé. Célibataire, elle vit seule dans un petit appartement et travaille comme journaliste pour une maison d’édition. Elle ment à sa mère et son frère Raul, prétextant qu’elle mène une vie sociale épanouie. Mais sa vie est vide, vide de sens, vide de passion. Elle passe ses journées à épier les voisins et manger des conserves. Puis le soir venu, elle ramène des inconnus chez elle pour une nuit de sexe sans lendemain. Jusqu’au jour où Laura rencontre Arturo, un homme charismatique avec qui elle va démarrer une relation SM.
Año bisiesto est un film admirable, à la fois dur et touchant. Les acteurs offrent une performance remarquable en se mettant littéralement à nu. Le film est tourné dans une seule pièce provoquant un sentiment de claustrophobie, telle la sensation d’enfermement qu’éprouve Laura dans sa vie. Puis l’arrivée de Arturo apporte une bouffée de chaleur. L’austérité et la brutalité des scènes tranchent avec une photographie travaillée, une lumière chaude et douce, ainsi que les moments de tendresse que les deux protagonistes échangent sur le canapé.