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Interview avec GenzO, photographe latex

GenzO

Originaire de Belgique, GenzO est tombé dans la photo heavy rubber il y a quelques années. C’est sa passion pour la photo et son envie de repousser ses limites artistiques qui l’ont porté jusqu’à la photographie fetish. Et c’est grâce à sa rencontre avec la modèle Daniela Benatta qu’il a mis un pied dans la photographie Heavy Rubber.

Dans cette interview, GenzO nous parle de sa passion pour la photo, de ses premières expériences avec la photographie latex, mais aussi de ses envies artistiques.

Vous pouvez retrouver le travail de GenzO sur Twitter et Instagram.

Bonjour GenzO, peux tu nous dire comment tu es tombé dans l’univers fétiche ? Est-ce le heavy rubber qui t’a amené à la photo ? Ou la photo qui t’a amené au heavy rubber ?

Bonjour, c’est la photo qui m’a amené à l’univers fétiche, mais cela a pris du temps. J’ai toujours aimé la photographie mais j’ai réellement commencé à photographier « sérieusement » il y a plus ou moins 5 ans. Même si je pense être pluridisciplinaire, je me suis assez rapidement focalisé sur le portrait et le boudoir. Cela m’a permis d’acquérir la maitrise technique de mon matériel ainsi que l’art de la composition mais surtout l’interaction avec mes modèles.

Il y a deux ans je me suis rendu compte que j’étais tombé dans une routine photographique et que outre l’aspect purement esthétique, mes photos ne véhiculaient pas d’histoires. Après une réflexion (assez courte) j’ai décidé de sortir du cadre tout en continuant à photographier des gens. L’idée de m’intéresser au monde fétiche m’est venue assez vite car ces images de personnes portant du latex comme une seconde peau étaient déjà présentes dans mon esprit depuis longtemps.

GenzO

Mon idée était (et est toujours) de sublimer la beauté des personnes qui ont un fétiche pour le latex d’une manière élégante sans jamais tomber dans la vulgarité.

Aujourd’hui, au vu des réactions que je reçois sur les réseaux sociaux, je pense que mes photos sont appréciées dans l’univers fétiche et j’en suis heureux. Mais je ne veux pas m’arrêter là car mon objectif est aussi de faire découvrir cet univers à travers mes images aux non initiés car je pense réellement qu’il y a encore beaucoup trop de préjugés par rapport au monde du fétichisme et du BDSM.

Mais ça c’est une prochaine étape que j’aimerais concrétiser à travers un livre photo et des expositions.

D’où vient ton pseudo GenzO ?

Ce pseudo vient de ma passion pour le Japon, un pays que j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fois et où les contrastes entre traditions et modernité continuent à me fasciner. Je voulais donc absolument un pseudo à consonance japonaise, court et facile à retenir.

En faisant quelques recherches sur internet je suis tombé sur le nom de Genzo Maeda qui était un photographe japonais qui a vécu de 1831 à 1906. Je trouvais le clin d’œil sympa.

The devil's pride

Avec quels matériels travailles tu ?

Je suis un grand fan de la marque Canon. J’ai deux boitiers plein format : un EOS 5D mark IV et un EOS R. Pour les objectifs je suis en Canon aussi, j’utilise dans 80% des cas une focale fixe, un 50mm ou un 35mm. La seule exception est quand je suis amené à shooter dans un espace restreint alors j’utilise mon 24-70.

À côté de ça j’ai toujours avec moi mes deux flash studio sur batterie de la marque Profoto. C’est indispensable afin d’avoir une bonne source de lumière d’autant que je shoote principalement en intérieur. De plus les flashs apportent un éclat de lumière au côté brillant du latex.

Au niveau post production je retouche mes photo via Lightroom.

Heavy Rubber

Comment choisis-tu tes modèles ?

Pour l’instant uniquement via Instagram. D’ailleurs c’est sur Instagram que tout à commencé, je cherchais des images de modèles fétiches et je suis tombé en admiration devant les photos de Daniela Benatta. Étant novice dans cet univers j’étais loin d’imaginer à quel point elle était connue dans le milieu. Je l’ai contactée via Instagram et nous avons commencé à échanger et suite à une conversation téléphonique elle a rapidement accepté de shooter avec moi.

Daniela Benatta

Ce premier shoot avec Daniela a été très important pour moi car ça m’a permis de développer assez vite une aura dans le milieu et d’avoir accès à d’autres modèles. Par la suite je suis resté en contact régulier avec Daniela et on a fait d’autres shoots ensemble par la suite.

Quelle est ta séance photo la plus marquante et pourquoi ?

Outre ma première séance avec Daniela, je dirais mon premier shooting avec Miss Fetilicious dans les rues d’Anvers. J’avoue que j’étais un peu stressé, d’abord parce que je shootais Miss Fetilicious pour la première fois et que je savais qu’elle était aussi très connue sur la scène fétiche et d’autre part parce que shooter dans un lieu public avec un modèle en full latex ne me mettait pas à l’aise du tout. Mais finalement ça s’est super bien passé, la réaction des gens était assez sympa et le résultat photographique était top.

Miss Fetilicious

Où trouves-tu ton inspiration ? Y’a-t-il des artistes qui t’inspirent. Si oui lesquels ?

J’essaie de repérer des lieux qui vont bien mettre en valeur mes modèles et qui sont en adéquation avec les tenues qu’elles vont porter. Mais sinon je laisse une part assez importante à l’inspiration du moment et j’aime échanger des idées avec mes modèles par rapport au déroulement de la séance.

Lady Sarah von Kamp

Helmut Newton est clairement mon photographe préféré mais je ne veux pas copier le style d’un autre photographe ; cela dit j’aime son rapport à l’érotisme et la façon dont il met en scène ses modèles.

Avec quels modèles aimerais tu collaborer ?

Je n’ai pas de nom en particulier, je collabore plutôt sur base du contact et du feeling que j’ai avec les personnes qui me contactent pour un shoot ainsi que le potentiel photographique du modèle. La renommée d’un(e) modèle n’a que peu d’importance pour moi.

GenzO

Quels fétichismes aimerais tu explorer à travers la photographie ?

Outre le fétichisme du latex que j’ai beaucoup photographié ces deux dernières années, j’aimerais beaucoup commencer une série sur le Shibari. Je trouve que cette discipline a un potentiel esthétique énorme, de plus c’est Japonais ha ha ha.

Mis à part ça, le cross dressing est aussi un sujet que je voudrais développer. Mais avant ça je veux d’abord concrétiser mes projets de livre et d’exposition.

En dehors des modèles fetish, qu’aimes tu prendre en photo ?

Comme je l’explique en début d’interview je fais aussi du portrait plutôt fashion/lifestyle. Les séances boudoir restent aussi une discipline que j’apprécie.

Sinon j’aime aussi beaucoup la photo de rue et de voyage.

Tu fais également quelques vidéos. Es tu plus à l’aise avec la camera ou l’appareil photo ? que cherches tu à partager en plus dans tes vidéos ?

La photo reste clairement ma priorité. J’ai commencé la vidéo il y a peu de temps, je dois encore y trouver mes marques. Mais l’idée de combiner les deux me plait même si pour moi une photo a un côté plus intemporel que la vidéo, et surtout une photo imprimée, d’où l’idée du livre.

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